DE HERRI III. [i584]                        371
mites au bois de Vincennes, s'installer au convent qui souloit être des minimes, dedans l'enclos dudit bois.
Le 22 janvier, le Roy, avec ses conseillers d'Etat et autres mandés expres, retourna à Saint-Germain con­tinuer la réformation (0 qu'il disoit vouloir faire de tous les états, commençant à ses officiers tant de robe-longue que de robe-courte ; dont il retrancha un grand nombre, au grand mécontentement de plusieurs qui avoient acheté leurs états, et n'en étoient pas rembour­sés. Il en vouloit singulièrement à ses trésoriers et gens de finances, qu'il tenoit pour larrons : en quoi il y a apparence qu'il ne se trompoit pas. De fait, il leur fit tôt après faire leur procès, érigeant une chambre ex­presse qu'on appella la chambre royale, en laquelle Chastillon, comme devant, fot procureur du Roy.
Le 11 février, Monsieur arriva de Château-Thierry à Paris. La Reine sa mere le fit loger avec elle en son logis des Filles repenties, se bien veignerent le Roy et lui, avec bel et moult gracieux accueil.
Le jour de carême-prenant, ils allerent de compagnie, suivis de leurs«mignons et favoris, par les ruës de Paris, à cheval et en masque, déguisés en marchands, prêtres, avocats, et en toute sorte d'états ; Courans à bride ava­lée , ren versa ns les uns, battans les autres [ à coups de bâtons et de perches, ] singulièrement ceux qu'ils ren-controient masques comme eux, [ pour ce que le Roy seul vouloit avoir ce jour privilege d'aller par les ruës en masque.] Puis passèrent à la foire de Saint-Germain, prorogée jusquce jour, ils firent mille insolences,
(-; Continuer la réformation : C'est ce qu'on appelle l'assemblée de Saint-Germain. On y fit de grands projets, qui ne furent point exé­cutés.
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